Nancy VUYLSTEKE DE LAPS  

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Nancy VUYLSTEKE de LAPS est née à Anvers en 1967.

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La sculpteur expose en Suisse, Belgique et France. ​

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« J’ai commencé une formation classique de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruges.

Ma véritable formation artistique débuta à Paris ou j’ai eu la chance d’être l’élève

de Noorzadé Brener aujourd’hui disparue, elle-même ancienne élève de Zadkine,

qui dirigeait son atelier dans le quartier de Montparnasse.
C’est avec elle que j’ai appris à exprimer ce qu’il y a de si mystérieux dans le corps humain, elle enseignait uniquement par « le regard ».

La sculpture est un corps, une leçon de vie, il s’agit de transcrire et traduire la vérité des formes.

Le cœur est l’essentiel.

J’essaie de transposer la vie dans l’art et l’art dans la vie.
Un cri secret, esprit et âme de l’homme, une émotion, une lumière, un souvenir.

L’homme contient une maitrise des sentiments, puissance et force.
Aller au-delà la réflexion, réinventer un nouveau monde pour que l’espace deviennent tactile et visuel.

Rendre une oeuvre silencieuse pour qu’elle contienne un mystère, une énigme secrète, une clef, la clef pour découvrir la vérité.
Créer à travers les interrogations et les recherches, tout simplement l’humanité. »

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Dans son atelie ouvert sur la nature, Nancy pétrit, malaxe, apprivoise la terre, y laissant les empreintes de ses mains, les traces de ses gestes,

les marques indélébiles de moments d’émotion.

Dans la grande salle attenante, avec l’aide de Franck, elle fabrique ses moules, y coule le bronze qu’elle a elle-même fondu et les enferme dans un four des heures durant.  Puis l’œuvre refroidie, elle la cisèle et la retravaille encore, une dernière fois, la rendant unique.

Enfin, sur le socle de ses sculptures venues maintenant au monde, elle inscrit deux hiéroglyphes, deux tout petits et bien étranges personnages, gravés comme des signes de vie battantes, deux doux messages d’espoir : les premiers dessins réalisés par Edwin et Elijah qui accompagneront désormais, partout et à jamais, les œuvres de leur maman.

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"Saisir l’instant fragile.​

Si l’une des fonctions principales de l’art est de tenter de rendre palpable l’émotion,

la sculpture possède à cet égard un avantage certain : elle est en trois dimensions. 

Mais est-ce dans la matière pétrie et travaillée par les mains de l’artiste que se trouve ce qui touche notre regard et fait vibrer notre âme ? 

Est-ce dans la façon dont l’artiste parvient à faire « résonner » le vide autour de son œuvre ?

C’est, à l’évidence, de la combinaison de ces deux phénomènes que naît l’émotion que nous pouvons ressentir devant une sculpture : de la rencontre entre la matière, nourrie des gestes de l’artiste, et le vide, où vibre l’infini du monde. Alors - et alors seulement - l’œuvre émet cet écho dont l’intensité nous atteint. Nous sommes, d’un coup, projeté dans l’extrêmement fragile où se mêlent un sentiment de plénitude mettant à distance l’inévitable quotidienneté du monde et l’impression diffuse d’un bonheur que l’on sait fugitif. 

C’est cet instant fragile que saisit dans ses sculptures Nancy Vuylsteke de Laps. Ses personnages nous ressemblent. Ils portent nos angoisses

et nos pulsions, nos rêves et nos espoirs. Ils sont à la fois nous-mêmes et l’étranger qui est en nous. Faits de nos hésitations et de nos doutes,

ils osent les élans qui, parfois, font secrètement battre nos cœurs.

Telle est la quête de Nancy Vuylsteke de Laps. En dégageant du mouvement toute la spontanéité qui en est le moteur,

elle en révèle la pureté et la force. Ce sont ces éclats de vie qu’elle nous propose. Au-delà, en s’efforçant de leur donner une éternité, elle nous invite à approcher le mystère de l’être - tant il est vrai que seul l’art peut y prétendre. "

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Edouard DOR,  juin 2014